Strongles digestifs et pâturage : viser une prévention objective et raisonnée en élevages bovins

Les animaux, pour la plupart, seront bientôt à l’herbe s’ils ne le sont pas déjà. Ils seront inévitablement en contact avec des strongles digestifs. Risque ou pas ?

Il n’existe pas de réponse toute faite. Ce risque dépend de facteurs propres à chaque élevage. Il ne peut donc s’évaluer objectivement que par un bilan personnalisé à l’aide, entre autres, d’analyses appropriées.

Pour autant, quel que soit l’élevage et sa conduite de pâturage, il existe des principes de base sur lesquels se reposer pour une prévention efficace du risque strongles digestifs.

1er principe : un bovin immunisé est à même de gérer le risque parasitaire

Pour les strongles digestifs, un bovin est immunisé s’il a été effectivement en contact avec les parasites sur une durée de 8 mois ou plus, sur une ou plusieurs saisons de pâture. Ce contact effectif correspond à une période où l’animal n’est pas sous l’effet d’un traitement vermifuge, avec une part d’herbe majoritaire dans la ration.

Conséquences concrètes de cette immunité protectrice :

  • La majorité des bovins adultes ont acquis une immunité protectrice lors des saisons de pâturage précédentes. Donc pas de valeur ajoutée à traiter contre les strongles digestifs ces bovins immunisés.
  • Les jeunes bovins ne sont pas immunisés et vont donc être plus sensibles aux strongles digestifs.

 

 

Cependant, si les pâtures sont peu contaminées, ces jeunes bovins pourront faire avec sans conséquence.  Comment le savoir précisément ?

 

2ème principe : à la mise à l’herbe, les pâtures sont faiblement contaminées.

 

Au fil de la saison de pâturage, du fait de l’excrétion des œufs par les bovins non immunisés, les parcelles vont plus ou moins se charger en parasites en fonction de la conduite de pâturage (surface/jeune bovin, rotations de pâture, complémentation alimentaire). Les conséquences ne se feront sentir que lorsque les animaux seront en contact avec la 3ème génération de larves infestantes. Ce risque ne peut s’évaluer précisément que par une analyse spécifique à chaque élevage.

 

Il existe par contre une période commune à tous les élevages où le risque parasitaire est systématiquement faible pour les jeunes bovins, c’est la mise à l’herbe.

A cette période, le nombre de parasites sur les pâtures est faible. Les traitements vermifuges à la sortie au pâturage, même s’ils sont pratiques à mettre en place, sont donc inutiles, voire contre-productifs :

  • Retard modéré du risque parasitaire sans le maîtriser,
  • Impact inutile sur le développement de l’immunité,
  • Risque important de sélectionner des parasites résistants aux traitements vermifuges,
  • Impact environnemental.

 

3ème principe : faire le bilan de la saison écoulée.

La rentrée étable, ou la fin d’année pour les bovins restant en pâture, est un moment privilégié pour la prévention du risque strongles, en particulier pour les jeunes bovins non immunisés. Les questions à se poser :

  • Mes animaux sont-ils infestés ?
  • Puis-je mieux faire pour la prochaine saison de pâture ?

Pour éviter l’à peu près, pas le choix : il faut doser le pepsinogène sanguin sur une partie de ces animaux. C’est certes contraignant mais riche d’informations.

Sachez que dans le cadre de votre adhésion, ces analyses et les actes vétérinaires associés peuvent être pris en charge.

 

Toxiques pour l’environnement, altérant la dégradation des bouses et, par conséquent, la valorisation des pâtures, sélectionnant des parasites résistants si trop ou mal utilisés, les traitements vermifuges doivent rester une solution performante parmi l’ensemble des solutions préventives existant, mais pas la seule.

Pour traiter moins et mieux, parlez-en à votre vétérinaire et n’hésitez pas à contacter votre conseiller santé Innoval, il vous informera sur l’ensemble des indicateurs parasitaires qui vous sont proposés par Innoval.